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7/12/2011

CORRESPONDANCE ALEXANDRE – HELENE VIALATTE 1928 – 1962 UN FOYER EPISTOLAIRE









L’association des amis d’Alexandre Vialatte vient d’éditer, avec l’aide du CRDP de Clermont-Ferrand, l’intégralité de la correspondance d’Alexandre et Hélène Vialatte. Ce sont plus de 2400 lettres réunies en 2 volumes (format A4, broché, 4 pages d’illustrations), soit plus de 1000 pages au total, que nous sommes heureux de vous présenter, au terme d’un travail de transcription considérable réalisé par Inès Vissouze-de Haven. Un index vient compléter l’ensemble.

Nous proposons ces deux volumes aux membres de l’Association, ainsi qu’aux bibliothèques, centres documentaires et de recherche, pour 100 euros, sous format papier ou sous format numérique (par envoi de fichier en format .pdf)

Adresser votre commande à : Association des amis d’Alexandre Vialatte 11, rue d’Assas 75006 PARIS accompagné d’un chèque à l’ordre de l’association. Pour commander la version numérique, indiquer votre adresse de messagerie pour l’envoi.


Pendant quarante ans, j’ai conservé soigneusement cette correspondance entre mes parents avec l’inquiétude, très auvergnate, de ne rien laisser perdre. D’une part il me semblait, la notoriété posthume de mon père s’accroissant, que la publicité de ces documents contribuerait à une meilleure connaissance de sa vie et de son œuvre. D’autre part, je voulais faire connaître, en écho, l’écriture si vivante de ma mère, sa fraîcheur, sa poésie spontanée des « choses vues ».

Sans doute n’ont-il jamais pensé que leurs lettres pourraient un jour être publiées. Mais, en me les léguant sans les détruire, ils ne me l’interdisaient pas. Les voilà.

Pierre Vialatte


Une correspondance passionnée, passionnante...

Tout en découvrant avec une certaine émotion, feuillet après feuillet, les lettres manuscrites d'Alex et d'Hélène, et tout en progressant dans ma découverte, je me suis attachée à cet homme et à cette femme que j'ai déchiffrés mot à mot. Chacun d'eux m'a surprise, amusée et choquée. J'ai éprouvé pour eux, tour à tour, des sentiments divers, allant du rire au rejet, de la franche antipathie à l'acceptation, à l'admiration et à l'affection. Malgré leurs défauts ou leurs torts, ils n'ont jamais démérité de mon estime car ils sont vrais, enfants terribles d'une époque aussi folle et aussi belle que dramatique.

Inès Vissouze - de Haven


7/08/2011

PHILIPPE KAEPPELIN, UN HOMME MAGNIFIQUE (1918 – 2011)


Philippe Kaeppelin ne s’est pas réveillé jeudi matin. Retiré au Puy dans un hôtel du XVIIème siècle qu'il avait entièrement restauré, Philippe vivait depuis quelques années au pied de cette cathédrale dont il a été longtemps le conservateur et qui abrite sa fameuse vierge noire. C’est au Puy qu’il nait il y a 93 ans ; il fera ses études aux Beaux-Arts de Paris avant de rencontrer Henri Charlier qui lui enseignera la taille de la pierre dans l'église de La Bourboule et qui sera son maître en matière d’art sacré. Philippe se lie d'amitié avec Henri Pourrat, et rencontre Alexandre Vialatte en 1945 au Q.G du Général de Lattre de Tassigny à Constance. Après la guerre, Philippe Kaeppelin se marie et le couple s'installe à Vanves dans une maison où il disposera d’un grand atelier. Taillant et sculptant aussi bien la pierre que les métaux, il confectionne de nombreux autels, des Christs, des tabernacles, des croix. Il a signé des œuvres en Auvergne bien sûr (Notre-Dame du Port, Cathédrale de Clermont-Ferrand, le Puy, etc.) mais aussi dans de nombreuses régions de France, en Alsace, en Champagne (à Reims en particulier), en Limousin (Collégiale du Dorat) etc. Sans oublier sa vocation pour l'art sacré, Philippe Kaeppelin est aussi peintre et graveur. En complicité avec Vialatte, il dessine et réalise un bestiaire, travaillant pour cela différents métaux. Ses animaux fantastiques - principalement des oiseaux extraordinaires - ont été exposés dans plusieurs grandes villes. Une prochaine exposition sera consacrée à son Bestiaire au Musée Labenche à Brive en Novembre et Décembre prochains.

Vialatte écrivait dans la Montagne : « Kaeppelin est un grand artiste. Il est du Puy. Il a des dents de loup. Il dit qu’il en a plus que les autres. Ce n’est pas vrai, mais il les a plus grandes. Parce qu’il vit de marbre et d’ébène ; il est sculpteur ; et il doit mordre ses statues comme ces artistes de Montparnasse qui découpent des rosaces, aux terrasses des cafés, dans un journal, en mangeant ce qui dépasse. Car il fait feu quand il attaque la pierre. Il travaille des mains, des pieds, et il arrache comme des biftecks, au moyen de ses dents luisantes, les morceaux les plus résistants. Ses cheveux sont noirs et hérissés, ses yeux flamboient, on dirait le loup du Gévaudan. Quand il passe sur le Breuil, il fait peur aux petites filles... L’osseux, le hérissé le passionnent, les moustaches en aigrette. Il réussit aussi très bien le monstre mou… C’est un poète »

Philippe Kaeppelin aura fasciné tous ceux qui l’auront connu par son élégance et la lumière et la joie qui brulaient dans ses yeux. Il vous prenait par la main pour vous accompagner dans toutes les facettes de son art ; il vous présentait ses œuvres comme un père parle de ses enfants avec autant de tendresse que d’humour, avec joie et simplicité. C’est un homme extraordinaire et un artiste magnifique qui vient de disparaître.